Fête du Vaudou au Bénin : Immersion dans un Héritage Culturel Unique

Vécus et Impressions : Témoignages de la Fête du Vaudou

La fête du Vaudou est bien plus qu’un événement festif autour de rites et traditions. C’est aussi pour beaucoup de béninois un lieu de rassemblement entre les descendants d’esclaves déportés et ceux restés sur la terre patrie. Ils sont ainsi heureux de partager le culte ancestral et de participer à l’enracinement de leurs frères en quête de repères. 

Sur cette note, il est clair que cet événement crée des souvenirs autant pour les habitués que pour ceux qui viennent expressément le vivre. Appréciez un aperçu de ce que vous êtes susceptibles de ressentir quand vous viendrez célébrer le patrimoine Vaudou.

1. Premières Impressions

La fête du Vaudou ne laisse personne indifférent. Beaucoup de visiteurs habitués sont prêts à parcourir des villages à moto dans l’espoir de découvrir une cérémonie quand ils savent ne pas pouvoir assister à la fête officielle. La raison : vivre encore et encore ce moment de partage. Au début de la cérémonie, on a du mal à comprendre, mais très vite on se sent transporté dans une atmosphère sacrée à travers les incantations des prêtres. Ces derniers réalisent des gestes, tracent des signes au sol, agitent leur bâton de commandement. Puis, on comprend que tout ce cérémonial est parfaitement organisé avec une ouverture consacrée à l’invocation de l’esprit de Papa Legba, gardien des deux mondes. Grâce à lui, la connexion spirituelle incontournable au bon déroulement de la fête est assurée. Devant l’engouement des adeptes qui crient, applaudissent, dansent et soutiennent du regard chaque action des dignitaires, on ne peut que ressentir à la fois du respect pour cette tradition forte et de la reconnaissance. 

2. Moments Forts

L’un des moments si ce n’est perturbant est lorsque certains fidèles tombent en transe. Voir des individus incarner des rôles et personnalités différents de la leur, une métamorphose soudaine tant dans l’attitude que dans la voix provoque étonnement. Cet état de possession est, dit-on, une manifestation des Loas (dieux). À la manière de danser ou de chanter, les autres initiés sont en mesure de connaître quelle divinité a fait son apparition chez un possédé. Ce dernier peut alors s’adresser à la foule et lui porter un message. Les prêtres et prêtresses sont alors très attentifs pour écouter ces révélations, les interpréter et surtout les transmettre aux possédés. En effet, après la transe, il n’a plus aucun souvenir de ce qu’il aurait fait ou dit. La manière dont les assistants des prêtres surveillent les personnes en transe pour qu’elles ne se fassent pas mal durant leur possession, montre la dimension humaine de ce culte.

3. Interactions Culturelles

Bienveillance, fraternité et hospitalité sont quelques mots qui caractérisent les vaudouisants. Ils vous font de la place dans la foule, se porte volontaire pour vous traduire des phrases en langue Fon ou de démystifier chaque rituel. Ils sont heureux de le faire, ça se voit, ça se ressent, cet attachement à leur tradition, cette soif de partager leurs coutumes. Dans vos échanges avec les initiés vous saurez à quoi on identifie les adeptes des différentes divinités. Par exemple, les adeptes de Dan, le dieu Python, portent des scarifications, dix au total sur les différentes parties de leur visage en représentation des orifices du Python. Vous découvrez avec étonnement les pouvoirs magiques qu’on accorde aux arbres, aux animaux sacrés.

4. Conseils aux Futurs Visiteurs

Vous avez hâte d’assister à la fête du Vaudou ? Alors, armez-vous de tolérance et de respect pour les pratiques que vous verrez même si vous ne les concevez pas. Si vous avez l’occasion de discuter avec un prêtre, traitez-le en tant que figure d’autorité, car ils sont les plus gradés de l’initiation Vaudou. Après la journée du festival, vous pouvez vivre encore cette ambiance culturelle, car le premier trimestre de l’année voit se dérouler beaucoup de cérémonies. Mais celles-ci étant plus intimes, vous devez avoir l’information et demander la permission aux chefs du village pour y participer ou prendre des photos. Une négociation qui se fait généralement avec quelques euros. Après une telle immersion, le constat est toujours le même chez les visiteurs. Le Vaudou est avant tout un aspect culturel du Bénin. Les centaines d’histoires sur les bénéfices de cette croyance dans la vie des populations est une leçon: il ne faut pas avoir des préjugés négatifs sans connaître une croyance.

Au cours de ce voyage unique au Bénin, vous participez aussi à la préservation de ce patrimoine culturel. Grâce à la nouvelle organisation du festival désormais désigné par les « Vodun days », la cérémonie promet d’être encore plus immersive avec un programme alléchant, un couvent éphémère en l’honneur de Mami wata, sans doute pour mieux expliquer le culte de cette divinité de l’eau. Après ce périple, vous verrez le Bénin autrement et nous serons ravis de recueillir vos témoignages de cette célébration haute en émotions.

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