Culte animiste originaire de l’ancien royaume du Dahomey, le Vaudou est une ode à la nature et aux ancêtres. Elle revêt une importance particulière pour ces fidèles, pour répondre aux besoins du quotidien. Découvrez les origines, l’évolution et les influences de cette pratique à travers un voyage d’imprégnation où tout a commencé, le Bénin.
Origines du Vaudou
Nous sommes au XVIIIe siècle à Ouidah quand le Vodou naît tel qu’on le connaît aujourd’hui. Un savant brassage de cultures des peuples venant des royaumes Yoruba, Oyo et Ashanti durant la traite négrière. Le Vaudou devient très vite un culte et ceux qui en maîtrisent la pratique, des hauts dignitaires religieux dont le rôle est de contribuer à la puissance du Dahomey. Autour de cette religion s’est organisé un panthéon de divinités qui peuvent être des animaux, des forces surnaturelles, des ancêtres divinisés ou des monstres.
Évolution et Influences
Avec la colonisation et la déportation des esclaves en Amérique, le Vaudou a voyagé, s’est adapté et a perduré. En effet, les esclaves noirs sont interdits de pratiques traditionnelles par leurs propriétaires. Mais les fidèles du Vaudou continuent à le pratiquer en cachette. Faisant des rituels et danses au cours de leurs fêtes pour qu’à leur mort, leurs esprits soient libres et retournent à la terre de leurs ancêtres. Au fil du temps, cet héritage est transmis, mais subit l’influence du christianisme. C’est ainsi que sont nées d’autres formes de vaudou comme celle pratiquée en Haïti, en Louisiane et aux Antilles. Ces nouvelles formes associent des pratiques du vaudou originel à des pratiques catholiques, hindou et musulmanes.
Vaudou Aujourd’hui
Aujourd’hui, le Vaudou compte plus d’adeptes en dehors de l’Afrique, partout où se trouvent des afrodescendants. Pour ces derniers, le vaudou est un hommage aux ancêtres, une pratique mémorielle, une rencontre avec les ancêtres, un triomphe sur l’esclavage, une humanité restaurée. La reconnaissance de cette tradition en tant que religion officielle au Bénin et en Haïti contribue à sa célébrité.
On peut donc librement faire célébrer son mariage par un prêtre Vaudou tout comme des funérailles ou tout autre événement religieux. Au Bénin, la plupart des vaudouisants combinent la pratique d’autres religions au vaudouisme. Le vaudou est aussi présent au cinéma avec la réadaptation de nombreux symboles et divinités. Avec l’adoption d’une journée nationale depuis 1993, le vaudou est désormais élevé au rang de religion forte, vivante et le Bénin en lieu de pèlerinage.
Mythes vs Réalités
Le vaudou fait peur, car trop souvent associé à la sorcellerie et ses pratiques jugées malfaisantes. Cette mauvaise réputation dont souffre le vaudou est un héritage colonial. A défaut de faire disparaître ce culte, les européens l’ont associé au mal. Cette image est davantage renforcée au cinéma où le vaudou est évoqué pour parler de l’horreur, du drame, des sorts à travers la poupée vaudou, symbole le plus célèbre associé à cette religion. En réalité, le vaudou est une philosophie, un moyen de trouver des réponses aux défis du quotidien. Le Vaudou est tolérant, la preuve à Ouidah, le temple des serpents cohabitent avec la basilique. Les vaudouisants prient leurs dieux pour obtenir faveur, conseils et sagesse dans leur vie.
Les sacrifices animaliers pratiqués ne sont pas propres à cette religion. En plus, ces animaux sont utilisés pour la consommation et certaines parties à des fins artisanales ou médicinales. Le vaudou n’impose rien à ses fidèles qui sont libres de vivre leur religion selon leur propre perception. Toutefois, les prêtres encouragent à rendre des sacrifices, des hommages aux esprits et des offrandes pour consolider le lien avec l’invisible.
Le vaudou est un prétexte pour faire un voyage sous le signe du spirituel et où mieux que le Bénin pour marcher sur les traces des ancêtres où vit la religion originelle. Se rendre au moins une fois à Ouidah, est le rêve de tout vaudouisant ou afro descendant pour découvrir le Vaudou dans son essence et connaître ses codes et symboles.