Le Togo, situé sur le Golfe de Guinée, fut un point stratégique de la traite négrière. Il était, d’ailleurs, le pays où l’esclavage est poursuivi après l’abolition. De nombreux sites témoignent de cette période sombre, attirant des visiteurs en quête de mémoire. Des marchés aux esclaves aux ports d’embarquement, chaque lieu raconte l’histoire de millions d’Africains arrachés à leur terre natale. Ce voyage, à la fois historique et émotionnel, permet de mieux comprendre l’impact de l’esclavage et d’honorer la mémoire des victimes.
Blokotissimé : un marché des esclaves emblématique
À Dékpo, Blokotissimé fut un marché central de la traite négrière. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, ce site était le lieu où les esclaves capturés étaient exposés, triés et vendus aux négociants européens. Sur cette place des enchères, les acheteurs examinaient les captifs comme du bétail, vérifiant leur condition physique avant de les marquer au fer rouge. Il existe également d’autres routes des esclaves au Bénin et au Ghana qui rappellent la brutalité de ce commerce et l’implication des royaumes locaux. Des vestiges subsistent encore, et des visites guidées permettent de comprendre les rouages de cette économie inhumaine. Ce centre historique attire de nombreux voyageurs souhaitant comprendre l’ampleur de la traite négrière. Des initiatives locales visent également à préserver ce site culturel, favorisant ainsi un tourisme durable et respectueux de la mémoire des ancêtres.
Route de l’esclave : un itinéraire chargé d’émotions
Après leur vente à Dekpo, les esclaves étaient acheminés vers la côte, souvent enchaînés. Les captifs arrivent à Agbandrafo, situé à 7 km de Dekpo, en pirogue/bateau avant leur départ vers l’Amérique. Ce trajet périlleux marquait un point de non-retour pour ces hommes et femmes destinés à un voyage sans retour. La reconstitution de cette traversée permet aux visiteurs de ressentir l’angoisse et la souffrance de ces captifs avant leur déportation vers les Amériques. Il s’agit également d’un parcours qui s’inscrit dans une démarche de préservation du patrimoine.
La Maison des esclaves : un lieu de mémoire saisissant
Située à Agbodrafo, la Maison des esclaves, édifice incontournable du patrimoine culturel togolais, était un lieu de détention où les esclaves restaient enfermés avant leur départ. Sous cette demeure coloniale, une cave exiguë d’environ 1,30 m de hauteur servait de prison aux captifs. Entassés sans lumière ni air, ils y restaient entre deux semaines et un mois avant leur départ forcé. Ce lieu touristique, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, témoigne des conditions inhumaines imposées aux esclaves avant leur embarquement. Espace de recueillement et de transmission historique, la maison des esclaves contribue à la valorisation du tourisme mémoriel, attirant des millions de visiteurs chaque année. Les visites guidées, enrichies de récits poignants, permettent de comprendre l’horreur de cette période et de rendre hommage aux victimes.
En résumé, le tourisme mémoriel au Togo invite à un voyage dans le temps, sur les traces de l’histoire esclavagiste. De Blokotissimé à la Maison des Esclaves, chaque site rappelle la cruauté de ce commerce et l’importance de préserver cette mémoire. Ce parcours, essentiel pour la transmission historique, permet aussi aux Afro-descendants de renouer avec leurs racines et de rendre hommage à leurs ancêtres.
